Quand je présente ce film,
j’ajoute qu’on ne peut pas être à la fois
pour la guerre et pour la culture.
Georges Franju (1912-1987)
On était jeunes. On voulait tout comprendre. Godard, Truffaut, Rivette et les autres. Quant il y avait un prof ennuyeux à la Fac on se réfugiait au Palais de Chaillot. On apprenait la vie par le cinéma. La « nouvelle vague » (on ne le savait pas à l’époque) nous fascinait mais on voulait comprendre les «vieux» pionniers. Franju, Bresson, Resnais, …
Un documentaire de 23 minutes, L’hôtel des Invalides (1952), m’a bouleversé. J’ai compris que des fois en visitant le musée de l’armée on peut devenir antiguerre, en visitant une église on peut devenir athée. Pour cela il faut un guide-créateur. Chez Franju la mise à nu, la surexposition, permet la dégradation progressive du lieu commun, l’apparition de « l’anormal du normal ». Il existe une poétique de la déstabilisation chez Franju. Je suis devenu antimilitariste. Grâce au cofondateur de la cinémathèque française mais aussi à cause … de mauvais profs de maths.