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24 juin 2010 4 24 /06 /juin /2010 10:57

L’appel du 12 mars 2004 aux jeunes générations, à l’occasion du 60e anniversaire du programme de la résistance est toujours d’actualité. Ensemble, dans l’unité, mobilisons-nous pour nos retraites.

 Appel des Résistants

Au moment où nous voyons remis en cause le socle des conquêtes sociales de la Libération, nous, vétérans des mouvements de Résistance et des forces combattantes de la France Libre (1940-1945), appelons les jeunes générations à faire vivre et retransmettre l’héritage de la Résistance et ses idéaux toujours actuels de démocratie économique, sociale et culturelle. Soixante ans plus tard, le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et sœurs de la Résistance et des nations unies contre la barbarie fasciste. Mais cette menace n’a pas totalement disparu et notre colère contre l’injustice est toujours intacte.


Nous appelons, en conscience, à célébrer l’actualité de la Résistance, non pas au profit de causes partisanes ou instrumentalisées par un quelconque enjeu de pouvoir, mais pour proposer aux générations qui nous succéderont d’accomplir trois gestes humanistes et profondément politiques au sens vrai du terme, pour que la flamme de la Résistance ne s’éteigne jamais :


Nous appelons d’abord les éducateurs, les mouvements sociaux, les collectivités publiques, les créateurs, les citoyens, les exploités, les humiliés, à célébrer ensemble l’anniversaire du programme du Conseil national de la Résistance (C.N.R.) adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944 : Sécurité sociale et retraites généralisées, contrôle des « féodalités économiques », droit à la culture et à l’éducation pour tous, une presse délivrée de l’argent et de la corruption, des lois sociales ouvrières et agricoles, etc. Comment peut-il manquer aujourd’hui de l’argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes sociales, alors que la production de richesses a considérablement augmenté depuis la Libération, période où l’Europe était ruinée ? Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l’ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l’actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie.


Nous appelons ensuite les mouvements, partis, associations, institutions et syndicats héritiers de la Résistance à dépasser les enjeux sectoriels, et à se consacrer en priorité aux causes politiques des injustices et des conflits sociaux, et non plus seulement à leurs conséquences, à définir ensemble un nouveau « Programme de Résistance » pour notre siècle, sachant que le fascisme se nourrit toujours du racisme, de l’intolérance et de la guerre, qui eux-mêmes se nourrissent des injustices sociales.


Nous appelons enfin les enfants, les jeunes, les parents, les anciens et les grands-parents, les éducateurs, les autorités publiques, à une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation marchande, le mépris des plus faibles et de la culture, l’amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous. Nous n’acceptons pas que les principaux médias soient désormais contrôlés par des intérêts privés, contrairement au programme du Conseil national de la Résistance et aux ordonnances sur la presse de 1944.

 

Plus que jamais, à ceux et celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection : « Créer, c’est résister. Résister, c’est créer ».

 

Signataires : Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant, Maurice Voutey.

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commentaires

D
<br /> Bien sure Dimitri : pas plus que dans un espoir béat il ne faut éviter de tomber dans le sectarisme des "chapelles" quand il s'agit de construire des alternatives...personne ne saurait avoir la<br /> solution à lui tout seul<br /> <br /> Enfin si le mouvement social venait à gagner sur la contre réforme des retraites, ça ne serait pas grace au dépressif Francois Chérèque , mais bien parce que le bruit de la rue finirait par couvrir<br /> le bruit médiatique.<br /> <br /> Et Chérèque n'aurait plus qu'à suivre comme les autres...<br /> <br /> On en est pas là...<br /> <br /> Pour revenir à ce texte : le mérite de cet appel est de redonner un peu d'espoir et quelques rappels historiques (partiels) en cette période de confusion.<br /> <br /> Il y aurait pas mal à dire sur le programme du Conseil National de la Résistance (dont sont issus les signataires du texte j'imagine) et en son sein la tactique du parti "communiste" (sa Direction,<br /> inféodée à Moscou), parti "communiste" très influent développant une tactique basée sur la recherche de la paix sociale et de la collaboration de classes .<br /> Les partis bourgeois ne demandaient que ça !<br /> Il fallait donner des garanties à la classe ouvrière francaise de plus en plus influencée par les idées communistes :1945 et les années qui suivent c'est l'époque du plein emploi avec la<br /> reconstruction, le salariat était conscient de sa force, donc revendicatif...et pas encore atomisé et réduit à la passivité comme aujourd'hui.<br /> <br /> Donc ce programme du Conseil National de la Résistance est allé sans doute à l'extreme limite de ce que les partis bourgeois étaient prets à concéder en terme de nationalisations et autres<br /> garanties sociales avec la création de la sécu et les bases du système de retraites par répartition.<br /> <br /> Un grand nombre de résitants communistes sincères - composantes essentielles des maquis il me semble ! - et d'ouvriers "organisés" ont du bouffer leur chapeau à l'époque.<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Joli texte, montrant une grande conscience morale et sociale, un grand respect pour ces résistants de la 1ère heure.<br /> <br /> Où je trouve le texte politiquement un peu candide quand meme :<br /> "Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l’ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l’actuelle dictature internationale des marchés<br /> financiers qui menace la paix et la démocratie".<br /> Les responsables économiques et politiques actuels - nos "élites" - ne remettront jamais en cause leur politique car cela reviendrait à remettre en cause FONDAMENTALEMENT la loi du marché et le<br /> capitalisme.<br /> Ce qui irait à l'encontre de tous ce qu'ils ont appris et de ce pourquoi ils sont à leurs postes : fluidifier l'écomonie , donc les rapports sociaux, pour maintenir la "place" du pays, du<br /> territoire, de la ville, de l'entreprise... dans l'économie globale dérégulée : concrètement soumettre progressivement les salariés aux seules lois du marché et de la finance.<br /> <br /> amitiés anticapitalistes Dimitri.<br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Comme toi, je n'ai absolument aucune confiance à nos "élites". Je suis d'accord avec ce que tu écris. Le fait que tu te déclares anticapitaliste, me fait plaisir. Le texte candide et naïf de nos<br /> parents est toujours d'actualité. Mais alors, nous les enfants, qu'avons nous fait de la culture populaire ? La solidarité ? Un pour tous, tous pour un ? Rêver d'une société qu'on ne verra jamais<br /> ? Et l'unité de classe ?<br /> <br /> <br /> Où sont-ils les intellectuels issus du peuple sans retraite assurée ? Où sont-ils les intellectuels compagnons de route ? Et nos leaders irrécupérables ?<br /> <br /> <br />  Gagner la bataille des retraites même avec Chérèque, ça ne me gêne pas. Pourvu qu'on gagne.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />